Le planning familial, tel qu’on le connaît aujourd’hui, a émergé au début du 20ème siècle, à une époque où les droits des femmes en matière de contraception et d’IVG étaient quasi inexistants. Dans un contexte où l’accès à l’avortement était interdit et où les femmes avaient peu de pouvoir décisionnel sur leur propre corps, le planning familial s’est progressivement imposé comme une organisation militante.
Son but initial était de donner aux femmes un espace pour s’informer, se protéger et pouvoir prendre des décisions éclairées concernant leur sexualité et leur santé reproductive.

En France, l’histoire du planning familial est marquée par plusieurs étapes législatives importantes.

En 1967, la loi Neuwirth a permis aux femmes d’accéder à la contraception, un changement majeur pour la liberté des femmes.

Puis, en 1975, la loi Veil a légalisé l’IVG, permettant aux femmes d’avoir le contrôle sur leur maternité.

Ces avancées ont donné naissance à des associations comme le Planning Familial, qui a rapidement étendu ses activités à l’accompagnement des victimes de violences conjugales, à la lutte contre le sexisme et à l’information sur la diversité des sexualités.

Le planning familial repose sur des valeurs fondatrices qui sont essentielles pour ses activités :

Le respect des droits humains

L’association défend le droit des individus à disposer de leur corps et à prendre des décisions sur leur sexualité sans pression ni discrimination.
L’égalité des sexes : le planning familial œuvre pour un monde où les femmes et les hommes jouissent des mêmes droits, en particulier en matière de sexualité et de contraception.

La solidarité

L’entraide est au cœur des actions du planning familial, que ce soit entre les femmes, mais aussi vis-à-vis des personnes issues de minorités sexuelles ou de milieux sociaux défavorisés.

L’écoute et la bienveillance

L’objectif est de fournir un espace sécurisé et sans jugement, où chacun peut poser des questions, recevoir des conseils et trouver un soutien adapté à sa situation.

Le planning familial s’adresse à un public très large, de tous âges, genres et horizons. Cependant, il met un accent particulier sur les femmes, en raison de la multitude de défis et de discriminations qu’elles rencontrent dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive.

Les jeunes adultes, en particulier, bénéficient d’un accompagnement essentiel pour mieux comprendre leurs droits et éviter les comportements à risque. Les femmes en situation de précarité, ou celles vivant des violences conjugales, sont également au centre des préoccupations du planning familial, qui leur offre des ressources pour sortir de cycles de violence et trouver une écoute et des solutions pratiques.

Les minorités de genre, comme les personnes transgenres et non-binaires, ainsi que les personnes LGBTQ+, sont également accompagnées par ces associations. Le planning familial lutte ainsi contre l’homophobie, la transphobie et les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre, tout en prônant l’acceptation et la visibilité des diversités.

Le planning familial offre une large gamme de services et d’aides :

Contraception

L’accès à des conseils et à des moyens de contraception sûrs et efficaces, souvent gratuits, permet d’éviter les grossesses non désirées.

IVG (Interruption Volontaire de Grossesse)

En cas de grossesse non désirée, les femmes peuvent se tourner vers ces structures pour obtenir des informations, un accompagnement psychologique et un suivi médical.

Prévention des Violences Conjugales et Sexuelles

L’association offre un espace d’écoute et d’accompagnement pour les femmes victimes de violences conjugales, familiales, ou même entre amis.

Éducation et Sensibilisation à la Sexualité et au Genre

Le planning familial s’engage à fournir des informations sur les droits en matière de sexualité, sur la question du consentement, et à démystifier les questions liées au genre.

Soutien psychologique et social

Un accompagnement est également proposé pour les personnes confrontées à des situations de détresse psychologique ou sociale.

Le Violentomètre : Un Outil clé

Le violentomètre est un outil conçu pour aider les victimes de violences, en particulier conjugales, à évaluer la gravité de la situation. Il s’agit d’un graphique où sont décrites les différentes formes de violences (verbales, psychologiques, physiques) que l’on peut subir dans une relation.
L’objectif est de faire comprendre que même des violences verbales ou psychologiques peuvent être des signes d’un danger imminent, et que toute forme de violence doit être prise au sérieux. Cet outil permet de mieux comprendre les dynamiques de pouvoir et de contrôle dans une relation.

Dans nos sociétés modernes, aborder des sujets comme la sexualité, le genre, les violences faites aux femmes, ou encore les discriminations homophobes et anti-queer, est plus important que jamais. Les inégalités entre les sexes persistent, et de nombreuses femmes continuent de faire face à des violences, qu’elles soient physiques, sexuelles ou psychologiques. La prise de conscience collective sur ces enjeux est essentielle pour changer les mentalités et garantir des droits égaux pour tous.

Parler de ces sujets permet de :

• Briser le silence autour des violences sexuelles, du sexisme et de l’homophobie.
• Sensibiliser le public à des questions cruciales, comme le consentement, la contraception, l’IVG, ou encore l’accompagnement des victimes de violences.
• Créer des espaces d’écoute et de parole, où chacun se sent libre de s’exprimer sans crainte d’être jugé.
• Encourager la solidarité entre les femmes et au sein des communautés minoritaires.

Les associations comme le planning familial jouent un rôle crucial pour la société. Elles permettent de donner à chacun les moyens de s’informer, de se protéger et de se défendre contre les violences et discriminations. Ces organisations sont des espaces d’écoute, de soutien et de solidarité. Dans un monde où les inégalités persistent et où les droits des femmes sont trop souvent bafoués, il est fondamental d’avoir des structures comme le planning familial pour accompagner les individus dans la construction de leur liberté et de leur sécurité.

Il est donc essentiel, dans nos sociétés actuelles, de parler de ces sujets, de créer des espaces où chacun peut se retrouver, se faire entendre et, surtout, se sentir soutenu dans ses choix.

Pourquoi cet article, me direz-vous ?
Lisez la suite et vous comprendrez !

La photographie est bien plus qu’un simple art visuel. Elle peut être un véritable levier de transformation personnelle. C’est dans cet esprit qu’en tant que photographe professionnel, spécialisés dans le portrait, j’ai décidé d’adopter une démarche engagée en faveur des valeurs du Planning Familial.

En offrant un espace bienveillant où leurs clientes peuvent se réapproprier leur image et leur confiance en elles, ils deviennent parfois des acteurs involontaires mais essentiels dans une prise de conscience profonde.

L’histoire de Marie (prénom modifié) : une séance photo, un déclic

Marie est venue au studio pour une séance photo visant à retrouver confiance en elle et en son corps. Comme de nombreuses femmes, elle cherchait à se voir différemment, sous un angle valorisant et bienveillant, loin des jugements extérieurs et des critiques qu’elle pouvait subir dans son quotidien.

Comme à mon habitude, au fil de la séance, une conversation s’est engagée. À demi-mots, elle a mentionné le comportement de son conjoint : des remarques rabaissantes, un contrôle permanent, des colères soudaines… Rien de « physique », mais un malaise persistant, une sensation étouffante.

Sur la table du studio, parmi les documents laissés à disposition des clientes, se trouvait un outil puissant : le violentomètre. Marie l’a discrètement glissé dans son sac. Quelques semaines plus tard, elle est revenue pour une seconde séance.

Cette fois, elle était différente. Elle avait beaucoup réfléchi et, en regardant les nuances du violentomètre, elle avait compris. Ce qu’elle vivait était une relation toxique. Ce simple outil l’avait aidée à poser des mots sur son ressenti, à reconnaître les signaux d’alarme et à envisager des solutions.

En tant que photographe professionnel, on côtoie des personnes vulnérables, souvent en quête d’un renouveau, d’une image positive d’elles-mêmes. Adopter une démarche inspirée des valeurs du Planning Familial, c’est offrir un cadre sécurisant où chaque femme peut se sentir libre d’exister, sans jugement. C’est aussi permettre, discrètement mais efficacement, l’accès à des ressources utiles.

Le violentomètre, par exemple, est un outil simple, mais il a le pouvoir de déclencher une prise de conscience essentielle. Le fait de le laisser en accès libre dans un espace bienveillant permet aux personnes concernées de l’adopter sans pression, à leur rythme.

Un engagement qui fait la différence

Intégrer ces valeurs dans une démarche professionnelle ne signifie pas devenir un conseiller ou un spécialiste des violences conjugales, mais plutôt offrir une petite lumière dans un cheminement parfois difficile. En photographiant des femmes en quête de confiance, en leur donnant un espace où elles peuvent se sentir valorisées et écoutées, les photographes participent, à leur manière, à un mouvement plus large de prise de conscience et d’autonomisation.

Car une belle photo, ce n’est pas seulement une question de lumière ou de cadrage. C’est aussi l’histoire qu’elle raconte et l’impact qu’elle peut avoir sur la personne qui la regarde. Et si, parfois, une image pouvait aider à ouvrir les yeux sur une situation invisible, alors la photographie aurait trouvé l’un de ses plus beaux rôles.